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Le café à la conquête du monde
Au XVe siècle, on buvait du café en Egypte, en Syrie, en Perse et en Turquie, vers 1570, le café fit son apparition en Italie, plus précisément à Venise. L'Occident lui ouvrit ses portes.
Les Européens venaient de faire là une découverte capitale. Il faut préciser toutefois que cette nouvelle boisson n'allait être qu'une curiosité jusqu'au XVIIIe siècle. Dès la première moitié du XVIIe siècle, les habitants de plusieurs villes italiennes commencèrent à consommer du café.
En 1644 on vit quelques Français en boire dans les ports de Provence. L'explication était fort simple : ces gens avaient voyagé en Orient et en avaient fait la découverte. Ce fut seulement à partir de 1660 que la vogue du café fit de réels progrès en France avec une entrée remarquée dans la ville de Marseille.
Vers 1671, quelques marchands décidèrent d'ouvrir pour la première fois des boutiques ou maisons de café dans le quartier où se regroupaient des marins et des Orientaux. On parlait d'affaires, d'amours et de voyages, bref on se réunissait déjà autour de l'auguste boisson. C'est alors que, de Marseille, l'usage du café se propagea dans toute la Provence. Les villes de Lyon, de Bordeaux et de Toulouse suivirent l'exemple et quelques boutiques s'ouvrirent un peu partout. Et alors que le café avait fait quelques apparitions dans ces villes, il fallut un Turc, Soliman Aga, pour introduire le café à Paris.
Ambassadeur du sultan de Constantinople, celui-ci avait l'habitude d'inviter de hauts dignitaires français à prendre le café, boisson encore peu connue dans la capitale. En 1672, on assista à l'ouverture du premier café public à Paris grâce à l'Arménien Pascal qui tenta d'y faire fortune. Malheureusement son établissement ne prospéra pas et il fut obligé de fermer son café à la foire Saint-Germain. Quelques années plus tard, en Autriche, la boisson merveilleuse allait connaître un nouvel épisode.
En 1683, à Vienne, les envahisseurs turcs qui avaient déjà conquis les Balkans et le Sud-Est de l'Europe au cours des siècles essuyèrent une défaite historique. Écrasés, vaincus, ils se retirèrent, laissant sur les lieux une quantité énorme de café. Après la victoire, un certain Kolschitzky demanda au duc de Lorraine qu'on lui donne le café que les Turcs avaient abandonné.
On lui accorda cette faveur, croyant qu'il s'agissait simplement d'une nourriture destinée aux chameaux. Kolschitzky, connaissant bien les vertus de ce produit exotique, ouvrit un petit café à Vienne, rue du Dôme. Malheureusement, les résultats ne répondirent pas à ses attentes. Quelque chose déplaisait aux Viennois : le dépôt de marc de café qui restait au fond des tasses. Sans perdre un instant, Kolschitzky inventa sans le savoir le café à la viennoise. Il décida de filtrer le café à travers une passoire à mailles très fines. C'est à partir de ce moment-là que les amateurs de café affluèrent rue du Dôme.
En France, à la cour du Roi-Soleil, un ambassadeur turc fit goûter son café, ce qui suscita la curiosité et l'intérêt en plus d'alimenter de vives discussions, c'est alors que les premiers cafés ouvrirent à Paris. On verra l'Italien Procopio Cutelli ouvrir un café en face de la Comédie-Française sous le nom de Café Procope. Puis les cafés populaires firent leur apparition. Après le Café Procope, d'autres cafés illustres ouvrirent tels le Café de la Paix, la Régence, etc. La tradition ne s'est pas démentie jusqu'à aujourd'hui, la France avait adopté le café.
Par la suite, la Hollande fut conquise, puis les pays de la Baltique et, finalement, la Suisse. Bien sûr le café traversera l'Atlantique grâce aux emigrants qui iront peupler cette vaste étendue de terre et de forêts.
L'Amérique deviendra très rapidement le principal consommateur de café au monde, les Anglais introduisirent l'arabica dans l'île de la Jamaïque en 1730. C'est dans cette île que prospère de nos jours l'un des meilleurs et des plus célèbres cafés au monde, le Jamaïque Blue Mountain. L'heureuse contagion allait rapidement faire son chemin.
La Guadeloupe, Haïti et, un à un, tous les pays de l'Amérique centrale accueillirent cet arbuste, ce merveilleux plant qu'est le caféier. Ce sont les missionnaires du temps qui ont favorisé l'implantation du nouveau produit.
Le caféier avait déjà parcouru un long voyage, de l'Abyssinie aux Indes, en passant par Java, puis d'Amsterdam à Paris pour enfin aboutir à l'île Bourbon, en fait, son périple n'était pas encore terminé. Des plants furent envoyés au Brésil, plus précisément à Santos, ville portuaire, aujourd'hui on cultive encore au Brésil le café de l'île de la Réunion.
Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que le bourbon passa du Brésil au Kenya, c'est depuis ce temps que nous pouvons savourer un excellent café provenant de ce pays. Du Kenya, le café atteignit Cuba, le Mexique et, finalement, Costa Rica. On raconte qu'il fut introduit à Hawaï vers la fin du XIXe siècle.
Quant aux Allemands, ils créèrent des plantations de la variété arabica, principalement au Cameroun puis à Madagascar. Marins, missionnaires et botanistes, vous nous avez légué par vos efforts un bien précieux, une boisson dont on ne saurait plus se passer.
Rien n'indique que la popularité de la célèbre boisson pourrait décliner, bien au contraire, puisque tout porte à croire qu'elle ne cesse de croître.